Hier soir, sur le coup de minuit, une première opération de débrayage stratégique a été lancée du côté des travailleurs américains de l’UAW (United Automobile Workers) alors que le contrat de travail prenait fin. Les trois constructeurs américains sont touchés alors que des arrêts ont lieu à l’intérieur de trois usines.
À voir : Grève stratégique amorcée chez Ford, GM et Stellantis
Du côté canadien, l’entente qui unit les travailleurs syndiqués d’Unifor aux trois fabricants américains vient à échéance lundi soir, le 18 septembre. On a encore du temps pour négocier. Le syndicat a choisi de le faire d’abord avec Ford afin d’établir les bases avec ce dernier pour les négociations avec General Motors et Stellantis.
Or, mauvaise nouvelle hier, Unifor a reçu et rejeté deux offres de Ford du Canada. La présidente du syndicat, Lana Payne, a expliqué que « ces offres étaient loin de répondre à nos attentes ».
Elle a ajouté que le syndicat se heurte à la « résistance » de Ford sur plusieurs questions prioritaires, notamment l’amélioration des pensions et des salaires des membres.
Contrairement à ce qui s’est produit aux États-Unis, aucun détail n’a été révélé concernant l’offre reçue et le syndicat n’avait pas l’intention de rendre les informations publiques tant que le comité de négociation n’aura pas conclu un accord de principe qu’il présenterait ensuite aux membres.
Bien qu’une distance considérable subsiste entre les deux parties, Lana Payne a déclaré que « les négociations ne sont en aucun cas au point mort » et qu’il existe un « dialogue constructif » dans certains domaines.
C’est plus encourageant que du côté américain. Néanmoins, une grève de l’autre côté de la frontière va finir par affecter ce qui se passe chez nous, surtout si le syndicat attaque les constructeurs de façon stratégique, par exemple en mettant à l’arrêt la fabrication de certains moteurs ou certains véhicules, par exemple.
Le syndicat a bon espoir d’en arriver à une entente, mais il est prêt à tout, également.
Unifor prévoit de poursuivre les négociations avec Ford jusqu’à l’expiration du contrat de travail à minuit, le 18 septembre prochain. Lana Payne a ajouté que Ford devra bonifier son offre.
« Il est temps qu’un dialogue constructif se traduise par des résultats constructifs. Il ne reste que quelques jours avant l’échéance, alors Ford doit se présenter à la table avec une offre sérieuse qui nous rapproche d’un accord de principe qui pourra être ratifié. »