Les ingénieurs qui planchent sur la future Mustang ne commettent pas la même erreur. En avril 1964, Ford sort son magnifique cheval sauvage. L'engouement du public est immédiat et on s'arrache la Mustang qui peut recevoir un triste six cylindres en ligne de 170 po3, un V8 de 260 po3 ou un très potable V8 de 289 po3 développant 210 ou 271 chevaux, selon de la version choisie. Ces engins se révèlent particulièrement bien adaptés à la vocation sportive de la Mustang, mais il ne faudra pas attendre longtemps (1967 en fait) pour retrouver un moteur plus puissant, soit le 390 po3 de 320 chevaux. Dès 1966, cependant, l'amateur de sport peut cocher l'option GT, disponible sur les moteurs 289 et qui augmente le prix d'achat de 152$. À part quelques détails cosmétiques, l'option GT donne droit à une transmission manuelle à trois rapports, un échappement double à quatre sorties chromées, à une direction plus rapide, à une suspension un peu plus ferme, des freins à disque à l'avant, à des pneus de dimension F70x14 et un bouchon de réservoir d'essence de type course. Fait à noter, les versions avec transmission automatique portent l'appellation GTA.
L'option GT est aussi associée, à partir de 1967, au moteur de 390 po3 et, l'année suivante, au petit 302 po3, ce qui paraît plutôt illogique lorsqu'on sait qu'au milieu de cette même année 1968, quelques Mustang propulsées par le 428 Cobra Jet reçoivent cette bénéfique option. Inutile de mentionner que ces dernières Mustang sont très, très dispendieuses aujourd'hui... Les Californiens ont droit, cette année-là, aux Mustang GT/CS (CS pour California Special) plutôt rares au Québec! En 1969, l'ensemble GT est disponible avec les moteurs 351 po3, 390 et 428CJ et comprend encore les mêmes éléments. C'est la dernière année des GT. Il faudra attendre 1982 pour retrouver ces lettres sur une Mustang.
Aujourd'hui, nous pouvons admirer la belle GT 1967 de Jean-Paul Morier de Sainte-Madeleine, près de Saint-Hyacinthe. Cet ouvrier spécialisé dans la pose de prélarts et de tuiles est devenu aussi, au fil des ans, un spécialiste des Mustang. Celle-ci est sa cinquième!
Donc, lorsque Jean-Paul nous dit que la tenue de route de sa GT s'avère très bonne, compte tenu de l'époque, que le freinage se montre tout aussi correct, que la suspension "porte dur" et que les sièges ne sont pas assez rembourrés, on peut le croire!