Dodge Magnum 2005

Photo: Antoine Joubert , Auto123.com

Même s'il n'est pas totalement nouveau, le moteur V8 de la Dodge Magnum diffère de celui de la camionnette Ram par son fameux système MDS (Multi Displacement System), qui consiste à désactiver deux ou quatre cylindres des huit disponibles, lorsque la voiture ne demande pas de puissance. Par exemple, à vitesse d'autoroute, la voiture utilisera la moitié des cylindres, et engagera automatiquement tous les cylindres en seulement 40 millisecondes, si le conducteur choisit d'accélérer. Évidemment, l'avantage de ce système est bien sûr l'économie à la pompe, car on le sait, les V8 d'origine Dodge n'ont jamais été réputés pour leur faible appétit en carburant. Dans ce cas-ci, en constatant que la voiture offre 340 chevaux de puissance avec un V8 de 5,7 litres, la cote de consommation obtenue lors de notre essai s'est avérée relativement raisonnable. À titre de comparaison, la Magnum R/T consomme environ un litre de plus par 100 kilomètres que la version SXT à moteur V6, dont la puissance est réduite de 90 chevaux.

Pour accompagner ce V8, la voiture fait appel à une boîte automatique à 5 rapports avec mode Autostick, dont le rendement est sans reproche. À la fois souple et rapide, la boîte passe d'un rapport à l'autre sans que personne ne ressente quoi que ce soit, avec une douceur incroyable. Lors d'une reprise (kickdown), la boîte semble parfois hésiter avant d'engager un rapport, mais il s'agit plutôt du système MDS du moteur qui entre en fonction. En ce qui concerne les versions SE et SXT, elles bénéficient pour leur part d'une boîte automatique à 4 rapports, qui se retrouvait également sur les voitures LH (Intrepid, Concorde, LHS, 300M).

Photo: Antoine Joubert , Auto123.com

En retrouvant le mode propulsion sur la Magnum, Dodge choisit de faire un retour aux sources. Cependant, si cette configuration est appréciée chez nos voisins du sud, et est supérieure pour vivifier l'agrément de conduite, elle est loin de faire l'unanimité au Canada, où les bordées de neige font souvent la loi. Pour remédier à la situation, la Magnum peut donc également être commandée en version SXT et R/T, avec la traction intégrale, pour un supplément d'environ 4000$. Je n'ai malheureusement pu faire l'essai d'un tel modèle, même si ce n'était pas l'envie qui manquait.

Comportement

Autrefois, qui disait grosse américaine à propulsion disait gros bateau. Même si cette affirmation est toujours applicable à des modèles comme la Mercury Grand Marquis, il faut mentionner que la Dodge Magnum est loin d'être une grosse pataude, et qu'elle possède de réelles aptitudes routières. En fait, c'est à ce point-ci que l'influence Mercedes-Benz se fait le plus ressentir. Sachant que la voiture emprunte son châssis à la Classe E, nul n'est étonné de constater que la voiture brille par sa grande solidité. Les bruits de caisse sont du domaine de l'inconnu, et le châssis absorbe bien la brutalité d'un moteur de 340 chevaux.

Photo: Antoine Joubert , Auto123.com

Avec un long empattement, une largeur importante et à un centre de gravité très bas, la voiture possède tous les ingrédients nécessaires à un comportement routier sain et équilibré. L'excellente tenue de route est assurée par une suspension indépendante aux quatre roues, qui contribue également à faire de la Magnum une grande routière. Relativement ferme, elle permet de négocier des virages à vive allure, sans jamais présenter un roulis excessif. En courbe comme en ligne droite, la voiture fait donc preuve d'une grande stabilité. Après avoir effectué, sur la fameuse route 155, le trajet qui relie Trois-Rivières à La Tuque, je peux vous assurer que la Magnum est une voiture extrêmement agile à tous les niveaux, et qui ne semble jamais à bout de souffle. Elle possède une direction précise et bien assistée, et un excellent système de freinage, puissant et endurant. De plus, les divers systèmes de sécurité comme l'antiblocage, l'antipatinage et le contrôle de stabilité sont efficaces. Ma seule déception concerne la suspension avant, qui lorsqu'elle se mesure à des routes en piteux état, sautille légèrement, comme si on était en présence d'un essieu rigide.