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Essai de la Pontiac Firebird 1968 : missile de poche

Pontiac Firebird 1968 | Photo : D.Rufiange
Le meilleur taux d'intérêt
Daniel Rufiange
La Pontiac Firebird a beau offrir un raffinement supérieur, on la sent tout de même capable de mordre l’imprudent qui la croira domestiquée

Si on demande aux gens de nommer un véhicule performant offert par GM à la fin des années 60, ces derniers vont instinctivement et massivement faire référence à la Chevrolet Camaro. C’est normal, c’était LE modèle qui donnait la réplique à la Ford Mustang. La vedette montante chez GM, c’était elle.

Présentée en 1966 comme modèle 1967, elle a fait tourner bien des têtes. Elle s’est imposée comme une des meilleures, sinon la meilleure de son époque.

Cependant, il ne faudrait pas oublier que chez GM, on avait l’habitude de produire des clones, c’est-à-dire des voitures très similaires d’une bannière à l’autre. Ça permettait de réduire les coûts de production, et du coup, à toutes les franchises de survivre. Même que certaines faisaient des affaires d’or, comme Pontiac qui était florissante à ce moment.

Ainsi, chez elle naissait aussi un petit bijou en 1967 : la Firebird.

Retour sur un produit qui a évolué dans l’ombre, du moins à ses débuts.

| Photo : D.Rufiange

Origine
Les origines de la Firebird sont intimement liées à celles de la Chevrolet Camaro, mais aussi à celles de la Ford Mustang.

Lorsque Ford lance son pony car en 1964, la concurrence s’active afin de proposer aux consommateurs une solution de rechange.

La Camaro
L’été suivant l’introduction de la Mustang, en avril 1964, la machine s’est mise en branle chez General Motors. On avait des véhicules de taille similaire à la Mustang dans les rangs, nommément les Chevy II et Corvair, mais aucun ne pouvait espérer être une menace pour la nouvelle venue.

Quelque chose de plus concluant devait être créé. Cette chose allait devenir la Camaro.

Ainsi donc, après avoir été annoncée lors d’une conférence de presse le 29 juin 1966, la Camaro est mise à l’essai par les journalistes le 12 septembre de la même année. Rapidement, le public s’en amourache. Une légende était née.

Chevrolet Camaro 1967
Chevrolet Camaro 1967 | Photo : Chevrolet

Chez Pontiac
Dès le mois d’août 1966, un journaliste du Pittsburgh Press, Henry Ward, écrit que des rumeurs courent voulant que Pontiac présente sous peu un véhicule similaire à la Chevrolet Camaro. L’homme était de toute évidence bien renseigné, mais ce que le public ne savait pas, c’est que le modèle qui s’apprêtait à voir le jour (la Firebird) n’avait rien en commun avec ce qu’on espérait introduire chez Pontiac.

En réalité, l’un des cerveaux de la division, John Z. DeLorean, souhaitait depuis longtemps que Pontiac crée un émule d’un autre produit Chevrolet, la Corvette.

Dès 1963, il avait formé une équipe responsable de sa création. Une année plus tard, des esquisses en argile étaient fabriquées, à peu près au même moment où le projet de la Camaro s’activait dans les bureaux de Chevrolet.

| Photo : D.Rufiange

La Banshee
Six prototypes de celle qui aurait peut-être hérité du nom de Banshee ont été assemblés, mais dans les hautes sphères de GM, on n’y portait pas vraiment attention.

En 1965, DeLorean se retrouve à la tête de Pontiac et pousse son projet encore plus loin. Jusqu’en 1966, certains de ses employés travailleront à la réalisation de ce dernier. On avait même pensé à créer une version à quatre places de cette voiture, au cas où les têtes dirigeantes de GM ne veulent pas d’une autre super voiture à deux places comme la Corvette.

En mars 1966, la décision tombe ; John Z. DeLorean doit oublier son projet. Pontiac doit produire un bolide sur les bases de la nouvelle Camaro.

Faire mieux
Le court délai accordé à l’équipe Pontiac leur a mis beaucoup de pression, il va sans dire, mais leur a également donné la chance de distinguer leur modèle de celui qui allait faire la pluie et le beau temps chez Chevrolet.

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D’abord, la décision fut prise de le doter d’un bec plus long de cinq pouces pour le différencier tout en lui permettant de conserver le style alors en vigueur chez Pontiac. Aussi, le positionnement du moteur plus près du centre avait pour but de favoriser un comportement routier mieux équilibré. Enfin, quelques ajustements apportés à la hauteur du châssis ont permis à la Firebird de se démarquer par rapport à la Camaro. Au moment où ces derniers furent incorporés au modèle, il était trop tard pour les inclure dans la Camaro.

Ainsi, aux yeux de plusieurs, la Firebird est une meilleure voiture que la Camaro.

Quant au nom Banshee, il fut rapidement abandonné. Celui de Firebird avait déjà servi Pontiac en 1954 alors qu’un concept avait pris l’appellation Firebird 1.

| Photo : D.Rufiange

Au volant
Prendre le volant d’une voiture ancienne, c’est toujours un événement spécial, mémorable. Et c’est encore plus particulier lorsqu’on me remet les clefs d’une pièce qui a été remise à neuf et se présente plus belle qu’en 1968. J’ai l’impression de faire un saut dans le temps.

En 1968, Pontiac offrait trois mécaniques pour animer sa Firebird. Ceux-ci pouvaient être configurés de sept façons. Le modèle essayé avait jadis été gâté du V8 de 350 pouces cubes à haut débit (HO : High Output), une option de 181 $ à l’époque. Au final, sa fiche technique laisse voir une puissance de 320 chevaux plutôt que les 255 du moteur V8 de 350 pouces cubes habituel.

Bien sûr, l’idée n’était pas ici de vérifier si tous les canassons étaient toujours en santé, mais il est quand même agréable de savoir qu’on peut réveiller quelques bêtes féroces en appuyant sur la pédale de droite. On vous le confirme, la voiture se déplace très bien. Hélas, le modèle essayé était équipé de la transmission automatique à deux rapports et non de la boîte vitesses manuelle à quatre rapports aussi livrables à l’époque. Nul doute qu’avec cette dernière, l’expérience est assurément plus engagée… et enivrante.

| Photo : D.Rufiange

Quant à la direction, elle est très bien dosée, mais le poids de la mécanique se ressent en virage. On note aussi un niveau de confort un tantinet plus senti qu’à bord d’une Chevrolet Camaro. En fait, si on comparait cette dernière à la Ford Mustang et à la Plymouth Barracuda à l’époque, on mesurait davantage le comportement de la Firebird à celui de la Mercury Cougar, une version plus raffinée de la Ford Mustang.

L’autre surprise fut le degré de confort des sièges, fort acceptable. Il est vrai que comparé à ce que propose une banquette… Quant au freinage, il s’avère efficace grâce à la présence de freins à disques assistés à l’avant, mais encore là, la prudence est de mise ; les systèmes ABS n’étaient pas encore inventés.

Et que dire du son ? De la musique pour les oreilles. Tellement qu’on se demande à quoi pouvait bien servir une radio à l’époque.

| Photo : D.Rufiange

Conclusion
La Pontiac Firebird de première génération a beau avoir évolué dans l’ombre de la Chevrolet Camaro, elle demeure une voiture à découvrir. Seule Pontiac de l’époque à ne pas avoir de spécificités canadiennes, elle est plus facile à restaurer en raison de la disponibilité des pièces, plus grande.

Une belle solution de rechange à tous les bolides performants du temps en raison de sa rareté.

Fiche technique
Marque : Pontiac
Modèle : Firebird
Version : 350-H.O.
Année : 1968
Production : 90 152 coupés, toutes versions confondues. Décapotables : 16 960. Seulement 2638 versions H.O. à transmission automatique auraient été fabriquées. 3784 à boîte manuelle.
Prix : 2962 $ (version 350-H.O.)
Moteur : V8 de 350 pouces cubes (pas le même que celui de Chevrolet)
Puissance : 320 chevaux @ 5100 tr/min
Couple : 380 livres-pieds @ 3200 tr/min
Poids : 3226 livres
Transmission : Automatique à deux rapports (Super Turbine 300)
Modèles similaires de 1968 : AMC AMX, Chevrolet Camaro Z28, Ford Mustang GT, Mercury Cougar, Plymouth Barracuda

Article par Auto123.com

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    Daniel Rufiange
    Daniel Rufiange
    Expert automobile
    • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
    • Plus de 75 essais réalisés au cours de la dernière année
    • Participation à plus de 250 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque