Le segment des VUS compacts, qui regroupe des joueurs comme le Nissan Rogue, le Honda CR-V, le Mazda CX-5, le Chevrolet Equinox et le Toyota RAV4, est celui où il se vend le plus de véhicules au pays à l’heure actuelle.
L'amour des consommateurs pour les VUS est un phénomène fascinant qui marque les premières décennies de ce 21e siècle. Les constructeurs, eux, jouent cette carte à fond en multipliant les produits du genre.
Depuis quelques années, on assiste à l'émergence du segment des VUS sous-compacts. Ce dernier croît au rythme où se reproduisent les souris; un nouveau-né n'attend pas l'autre. Seulement cette année, Toyota accouche du C-HR, Ford annonce l'EcoSport et Nissan lance le Qashqai. Les fabricants coréens Hyundai et Kia nous préparent leurs solutions respectives, tandis que les Mazda CX-3 et Honda HR-V de ce monde continuent de remporter de beaux succès.
En fait, le créneau des VUS sous-compacts est celui qui connaît la plus forte croissance au pays en ce moment. On vous laisse deviner ce que cela signifie pour un produit comme le Qashqai…
Un mini Rogue?
Le Nissan Qashqai roule sa bosse depuis une dizaine d'années en Europe. Trois millions d'exemplaires ont déjà été écoulés à travers le monde, dont 2,5 millions sur le vieux continent. Le produit est éprouvé.
En lui faisant traverser l'Atlantique maintenant, Nissan prend un risque doublement calculé.
Essentiellement, le Qashqai est un Rogue passé à la sécheuse. La signature est fort similaire à l'avant avec cette grille en forme de « V » et les angles qu'emprunte le design sont semblables d'un modèle à l'autre. Un regard rapide peut même porter à confusion.
Cependant, lorsqu'on prend le temps de les comparer, on voit bien que le Qashqai se veut moins haut (98 mm) et plus court (250 mm). Bien sûr, tout cela se traduit par un espace intérieur plus restreint. C'est particulièrement observable au niveau des places arrière et du coffre lorsque la banquette demeure relevée. En rabattant les dossiers 60/40, toutefois, on libère un espace de chargement supérieur à 1 500 litres, ce qui est fort respectable.
Les limites du Nissan Qashqai s'arrêtent là, car avec lui, l'acheteur a droit à tout ce qu'il peut retrouver sur un Rogue.
Versions et prix
À l'instar de son grand frère, le Qashqai se décline en 3 versions principales, soit S, SV et SL, lesquelles proposent un total de 7 niveaux d’équipement.
La version de base vous en offre 3 et son prix très attrayant débute à 19 998 $. Elle est animée par les roues avant et compte sur une boîte manuelle à 6 rapports. Pour conserver le prix sous la barre psychologique des 20 000 billets verts, Nissan Canada a dû faire des choix déchirants. Ainsi, les sièges chauffants sont inclus, mais ne cherchez pas le régulateur de vitesse. Ça, franchement, c’est inadmissible selon moi; on ne parle pas d’une Micra!
Ce Qashqai de base à traction est aussi proposé avec une boîte à variation continue (CVT). Autre option : on peut obtenir la motricité aux 4 roues. De telles offres se chiffrent respectivement à 21 998 $ et 24 198 $.
En passant à la version SV, l'équipement prend du galon et, selon Nissan, c'est là que la majorité des acheteurs vont trouver leur compte. Avec des commodités comme la clé intelligente, le toit ouvrant et la climatisation à 2 zones servies de série, on comprend pourquoi. La variante à traction exige un déboursé de 24 598 $, alors que pour 2 200 $ de plus, on compte sur la traction aux 4 roues.
Enfin, pour ceux qui en désirent plus, le Nissan Qashqai SV à 29 498 $ est équipé d'un maximum de fonctionnalités telles que des rails de toit, des roues de 19 pouces et une caméra 360 degrés. Si vous souhaitez ajouter une kyrielle de caractéristiques de sécurité, un ensemble Platine est disponible, augmentant la facture à 32 198 $. Ici, seule la traction intégrale est possible.
Un VUS honnête
Le mot « honnête » est probablement celui qui définit le mieux l'expérience au volant du Qashqai. Si l'agrément de conduite est prioritaire pour vous, le Mazda CX-3 (qui offre moins d'espace, soit dit en passant) vous plaira davantage. Autrement, vous serez satisfait et trouverez même que le Qashqai fait bien les choses.
Pour être plus précis, mentionnons que la douceur de roulement est excellente. D’un autre côté, le généreux débattement de la suspension favorise le roulis et les rebondissements sur des surfaces inégales. En outre, la direction se montre peu communicative et la boîte CVT rend le moteur bruyant lors d'accélérations fortes.
Quant à la boîte manuelle, elle rend la conduite nettement plus dynamique et permet une meilleure exploitation des 141 chevaux du moteur à 4 cylindres de 2,0 litres qu'on retrouve sous le capot. Cependant, la course du levier de vitesses est importante et, dans certains cas, un peu imprécise. Par surcroît, à vitesse de croisière, le moteur tourne plus rapidement, ce qui entraîne une consommation plus élevée. Elle demeure mon choix, malgré tout. Il est seulement dommage qu'elle ne soit pas proposée ailleurs dans la gamme. Les clients n'en veulent plus vraiment et, de toute évidence, elle n'est devenue qu'un outil de marketing qui sert à abaisser le prix pour appâter les consommateurs. C’est triste.
Conclusion
Au moment d'écrire ces lignes, le Nissan Qashqai 2017 fait ses débuts en concession. Déjà, en certains endroits, on nous indique que le carnet de commandes est plein. Il va connaître du succès, c'est certain. Le prix est bon, l’intérêt est là et le véhicule est joli en prime.
Sans livrer une expérience exaltante, son comportement routier ne vous décevra pas, tout comme sa consommation d'essence d’environ 8,4 L/100 km (plus ou moins quelques décimales, dépendamment de la version).
Somme toute et à moins d'une grande surprise, le Qashqai représente un achat sûr, ce qui est rare pour un nouveau produit.
Essais routiers et évaluations
