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NISSAN MAXIMA 2000

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Le meilleur taux d'intérêt
Khatir Soltani
Feux verts

Feux rouges

  • Moteur V6 performant
  • Sièges avant confortables
  • Habitacle spacieux
  • Faible consommation de carburant
  • Comportement sportif
  • Version SE plus sportive
  • Silhouette contestée
  • Suspension sèche (SE)
  • Reprises perfectibles à bas régime
  • Phares de route très moyens
  • Pneumatiques de la GXE inadéquats
UN CHANGEMENT PROFITABLE

La Maxima avait grand besoin de transformations. Ce n'était pas une mauvaise voiture en soi, mais elle avait de plus en plus de difficultés à suivre la concurrence. N'eût été de son formidable moteur V6, l'un des meilleurs sur le marché, cette berline aurait connu de sérieuses difficultés. D'ailleurs, elle a participé l'an dernier à l'un de nos matchs comparatifs et les résultats ont confirmé qu'elle avait fait son temps. Comme l'a souligné Jacques Duval dans ses commentaires d'alors, il s'agissait « d'une bonne voiture qui avait mal vieilli ».

Ce n'est donc pas par caprice que la direction de Nissan a décidé de rajeunir la plus grosse de ses berlines. Elle ne s'est pas contentée non plus de dépoussiérer la carrosserie et d'y ajouter quelques fioritures. Les organes mécaniques sont plus ou moins les mêmes, mais le changement de personnalité est plus important qu'on serait porté à le croire.

SON ARRIÈRE FAIT JASER

Selon le coloré Jerry Hirshberg, président de Nissan Design International, ses stylistes ont concentré leurs efforts sur l'arrière car, selon ce dernier, « c'est cette partie que la plupart des gens vont voir. Car ils ne seront pas capables de doubler la Maxima ». Ces remarques sont humoristiques, mais il n'en demeure pas moins que c'est l'arrière-train de la Maxima qui soulève le plus de discussions. Jugeant que la version précédente manquait de piquant et passait pour un « char de mon'oncle », Hirshberg et son équipe ont voulu donner à la Maxima une allure s'harmonisant davantage avec le caractère plus sportif de cette nouvelle version.

Il est d'ailleurs impossible de ne pas trouver que l'arrière possède un p'tit quelque chose de différent. La partie centrale plane est emprisonnée entre un déflecteur intégré dans le couvercle de la malle arrière et le pare-chocs. Elle est délimitée aux extrémités par des phares triangulaires inclinés sur le côté.

Cette présentation est loin de faire l'unanimité. Certains y trouvent une ressemblance avec la nouvelle Chrysler Neon, d'autres considèrent que cette présentation est intéressante tandis que plusieurs ne sont pas convaincus de la pertinence du design. Les autres éléments de la carrosserie montrent moins d'audace dans le dessin. Les tôles des parois latérales sont plus tendues et la partie avant tout en douceur avec un pare-chocs intégré assure une présentation plus fluide. Des phares antibrouillards incorporés, des blocs optiques aérodynamiques de même que la grille de calandre affleurante permettent aussi de caractériser la nouvelle Maxima.

Sans tout bouleverser sur son passage, cette présentation est certainement plus inspirante que celle qu'offrait le modèle précédent. Toutefois, sans vouloir offenser Hirshberg et son équipe, précisons que cette Maxima du dernier cru n'est pas le pôle d'attraction visuel espéré. Au cours d'un voyage de plus d'une semaine en Californie au volant d'une Maxima, je n'ai vu personne s'intéresser à sa silhouette ou même se retourner sur son passage. Peut-être que les Californiens se contentaient d'admirer son beau derrière! Le tableau de bord a subi toute une transformation. Jadis terne comme c'est pas possible, la planche de bord voit les surfaces planes et les rondeurs alterner pour créer plus de contrastes. La partie centrale en relief abrite toutes les commandes des systèmes audio et de climatisation. Les gros cadrans indicateurs sont faciles à manipuler. Plusieurs modèles sont équipés de cadrans à chiffres noirs sur fond blanc dont les couleurs s'inversent en conduite de nuit afin de faciliter leur lecture.

Les places arrière généreuses offrent un dégagement pour les jambes excellent, sans doute en raison du fait que l'empattement a été allongé de 5 cm. En fait, cette nouvelle Maxima est plus longue de 2,8 cm, plus large de 1,5 cm et plus haute de 2 cm. L'habitacle est donc de dimensions plus généreuses. Et pour améliorer encore le confort, on a modifié les sièges avant.

L'adoption de tissus, de plastiques et de moquettes de meilleure qualité est à mentionner. L'une des lacunes du modèle précédent était justement la présentation bon marché de l'habitacle qui venait gommer en partie l'impression favorable que procurait la conduite de la Maxima. Cette fois, c'est beaucoup mieux.

UN GAIN DE 32 CHEVAUX

Dans le passé, le point fort de la Maxima était son magnifique moteur V6 de 3,0 litres dont les 190 chevaux ne se faisaient pas prier pour passer à l'action. Les ingénieurs ont trouvé le moyen d'en obtenir 32 de plus. Avec 222 chevaux, il est facile de retrancher 1,5 seconde au temps nécessaire pour boucler le 0-100 km/h. Cette puissance supplémentaire a été obtenue grâce à la combinaison de plusieurs éléments, entre autres de nouveaux collecteurs d'admission d'air, des tuyaux d'échappement de longueur égale et un nouveau pot d'échappement emprunté à la Skyline GT-R, non vendue ici. Ce silencieux est muni d'une soupape utilisant un matériau emprunté à l'aérospatiale. Cette soupape s'ouvre à 3 000 tr/min afin de diminuer la pression des gaz. Ce V6 est également pourvu d'une nouvelle boîte d'admission d'air, d'un radiateur plus gros et d'un nouveau ventilateur. Comme le modèle précédent, la Maxima peut être commandée avec une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports ou une boîte automatique à 4 rapports. Les deux ont été modifiées en raison du surplus de puissance et de couple du moteur.

Si la même plate-forme est utilisée, elle a été améliorée de plusieurs façons. Sa rigidité est supérieure et la suspension arrière Multi Link Beam a été remaniée. La poutre rigide est de retour, mais les liens de retenue ont été placés derrière la poutre. Cela diminue la déflexion des roues arrière dans les virages, assurant ainsi une meilleure stabilité. La suspension avant est toujours à jambes de force MacPherson. Toutes les Maxima sont livrées avec des freins à disque aux 4 roues reliés à un système ABS. L'antipatinage est de série avec les modèles équipés d'une boîte automatique.

ELLE S'ADAPTE À TOUT

D'heureuses circonstances m'ont permis de parcourir plus de 2 000 km en quelques jours au volant d'une Maxima 2000. Au premier contact, ce millésime semble être une version améliorée de la génération précédente, mais sans plus. La carrosserie a gagné en élégance, le moteur est plus nerveux et le comportement routier sans histoire. Pourtant, au fil des kilomètres, les bonnes manières de cette Nissan et son caractère polyvalent m'ont impressionné.

Le fait qu'il s'agit d'une berline plus sportive qu'auparavant me faisait appréhender une suspension plus ferme et un confort à la baisse. Pourtant, j'ai découvert tout le contraire. Grâce à la révision de la géométrie de la suspension et à une caisse plus rigide permettant d'assouplir les ressorts des amortisseurs, non seulement le confort mais aussi la tenue de route se sont améliorés. Il n'y a que lorsque la chaussée est en fort mauvais état qu'on détecte la présence de l'essieu arrière rigide. À cette exception près, cette Maxima est plus confortable et plus agréable à conduire que le modèle qu'elle remplace.

Sur la grand-route, elle adopte sans trop rechigner un comportement de petite-bourgeoise sans histoire qui nous amène à bon port sans ennuis. Ses sièges avant soutiennent bien latéralement et s'avèrent même très confortables au fil des kilomètres. L'insonorisation est adéquate et la sonorité du lecteur de disques compacts, très honnête. Bref, le comportement de la Maxima sera apprécié lors des déplacements de plusieurs heures. Elle est également à l'aise dans la circulation.

Elle adopte cependant une tout autre personnalité lorsqu'on la pousse à la limite sur les routes sinueuses ou en piste. Sa tenue de route impressionne et les 222 chevaux du moteur peuvent alors s'exprimer. Sans être ultrasportive, la nouvelle Maxima se montre capable de tenir la dragée haute à bien des concurrentes.

SILHOUETTE CONTESTÉE

Chez Nissan, on est persuadé que le fait d'adopter une silhouette plus audacieuse permettra aux gens de percevoir la Maxima d'une autre façon. À voir le peu de réactions que cette nouvelle silhouette a provoquées chez les Californiens, il est heureux que cette berline ait également subi d'intéressantes modifications en ce qui concerne la tenue de route, les performances et l'agrément de conduite. Et si les modèles GXE, le plus abordable, et GLE, le plus luxueux, ne vous conviennent pas, le SE pourra être votre choix. Avec sa suspension plus rigide, ses roues de 16 pouces, son aileron arrière et plusieurs autres détails du même acabit, cette berline devrait plaire aux conducteurs plus sportifs.

La nouvelle Maxima pourrait être plus excitante à admirer, son habitacle plus dynamique et son agrément de conduite plus relevé, j'en conviens. Mais elle possède un équilibre intrinsèque qui lui permet de se montrer à la hauteur dans presque toutes les circonstances, ce que peu d'autres berlines de cette catégorie et de ce prix sont en mesure de faire.
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Khatir Soltani
Khatir Soltani
Expert automobile
  • Plus de 6 ans d'expérience en tant qu’essayiste automobile
  • Plus de 50 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à des discussions avec la quasi-totalité des manufacturiers au Canada