Mon collègue et moi sommes d'accord pour dire que Mitsubishi a perdu la touche et ne fait pas grand-chose pour remédier à la situation. Mais laissons de côté le négatif pour un moment et tâchons de voir le positif, comme cette nouvelle initiative écolo qui vise à réussir là où la minuscule i-MiEV électrique a échoué.
Il semble que l'avenir de Mitsubishi dépende de l'Outlander, l'un de ses meilleurs vendeurs. En version hybride rechargeable, ce multisegment offre possiblement tout ce que les acheteurs potentiels recherchent, et ce, sans faire de compromis.
L'Outlander PHEV viendra-t-il en Amérique du Nord?
Les plus connaisseurs d'entre vous savent que le Mitsubishi Outlander PHEV (Plug-in Hybrid Electric Vehicle) existe dans d'autres marchés de la planète depuis le début de 2013. Au mois de juin 2014, un peu plus de 33 000 unités avaient trouvé preneurs.
Verra-t-on un jour dans les rues de Montréal l'exemplaire néerlandais que je viens d'essayer? Non. Par contre, Mitsubishi m'a assurée que l'Outlander PHEV prévu pour la fin de 2015 ou le début de 2016 sera identique aux plans mécanique et technologique. Il aura simplement une allure différente... et une conduite différente.
Comment ça fonctionne?
Le système qu'emploie le Mitsubishi Outlander PHEV est assez complexe, merci. Je vais tenter de vous l'expliquer du mieux que je peux sans bien sûr vous prendre pour des nuls.
La batterie, les moteurs électriques et le 4-cylindres de 2,0 L (dérivé de la berline Lancer) travaillent ensemble ou du moins selon l'un ou l'autre de ces 3 modes : électricité seulement, essence seulement ou un mode hybride.
Le moteur électrique qui se trouve à l'arrière du Mitsubishi Outlander PHEV est exactement le même qui propulse la i-MiEV. La batterie, reliée au moteur à combustion et à la génératrice, réside sous le plancher, au milieu du véhicule, de telle sorte qu'aucun espace n'est perdu par rapport à l'Outlander régulier.
En vertu de la transmission intégrale S-AWC (Super All-Wheel Control) de Mitsubishi, ce moteur électrique entraîne uniquement les roues arrière. Les roues avant, elles, sont gouvernées par un autre moteur électrique monté à l'avant ou encore par le moteur à combustion, dépendamment de la situation.
Ledit moteur à combustion alimente aussi la génératrice qui recharge la batterie lorsqu'elle devient faible. Il fonctionne principalement lors des accélérations rapides et quand on dépasse 120 km/h.
Le mode essence seulement ne peut s'activer en deçà de 64 km/h, tandis que l'autonomie en mode électrique s'élève à environ 52 kilomètres. Au total, avec son réservoir de 45 litres, le Mitsubishi Outlander PHEV parcourt jusqu'à 700 kilomètres environ si je me fie à des confrères européens.
Peut-il rouler en mode 100 % électrique au quotidien?
Théoriquement, oui. Si vous travaillez à moins de 50 kilomètres de la maison et que vos sorties (épicerie, école/garderie, activités sportives/sociales, etc.) demeurent à l'intérieur de ce rayon, vous pouvez tout à fait rouler en mode 100 % électrique avec le Mitsubishi Outlander PHEV... à condition de le brancher au retour.
À propos, Mitsubishi est le seul fabricant qui dote ses véhicules hybrides et électriques d'un système de recharge rapide de série. C'est donc dire qu'en plus de pouvoir brancher l'Outlander PHEV à une prise de courant ordinaire de 120 volts (6,5 heures pour une pleine charge) et à une borne de 240 volts (4 heures), vous serez en mesure d'utiliser une borne de recharge rapide de 480 volts pour ramener la batterie à 80 % en seulement 30 minutes.
Le conducteur décide comment l'Outlander PHEV fonctionne
Fait intéressant, c'est le conducteur qui dicte le fonctionnement du système hybride, autrement dit quel moteur doit travailler et quand, à quel moment il doit se recharger, etc. Voilà qui devrait plaire beaucoup aux adeptes de véhicules hybrides et électriques... et convaincre ceux qui hésitent à adopter cette technologie.
Le Mitsubishi Outlander PHEV s'ajuste à votre style de conduite, sollicite le moteur à combustion lorsque la batterie se vide et emmagasine de l'énergie en décélérant grâce au système de freinage régénérateur. Si vous désirez qu'il reste en mode électrique, vous pouvez le lui ordonner. Il sera capable d'atteindre une vitesse de 120 km/h, mais la batterie s'épuisera en un rien de temps.
Vous pouvez également demander à l'Outlander PHEV de préserver sa charge en appuyant sur un bouton prévu à cette fin. Le moteur à essence s'activera et la batterie ne se videra pas. C'est une bonne option si vous savez par exemple que vous entrerez bientôt dans une zone où seuls les véhicules électriques sont admis ou que vous participerez à une excursion en nature pour observer des animaux sauvages.
Le système de freinage régénérateur peut lui aussi être réglé. À l'aide des sélecteurs de vitesses au volant, vous avez 6 niveaux d'intervention à choisir. C'est comme rétrograder pour profiter d'un frein moteur avec un véhicule ordinaire. Je me suis servie de ce système pour ralentir autant que possible avant d'appuyer sur la pédale de frein.
Est-ce un bon coup de la part de Mitsubishi?
Je ne peux pas vraiment commenter sur le design ni sur la conduite du Mitsubishi Outlander PHEV, puisque le modèle que nous recevrons au Canada sera différent. Toutefois, pour ce qui est du concept en général, je dis : bravo.
Je n'essaie pas de me racheter pour mes critiques antérieures à l'endroit de la marque; je dis simplement que Mitsubishi a de bonnes chances d'attirer les consommateurs nord-américains qui recherchent un véhicule électrique à autonomie prolongée et à rouage intégral... si le prix est juste, évidemment.
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