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Essai à long terme de la Mazda MX-5 2021, partie 2 de 5

2021 Mazda MX-5 | Photo : M.Crépault
Le meilleur taux d'intérêt
Michel Crépault
La machine qui ose la symbiose

Auto123 met à l’essai à long terme la Mazda MX-5 2021. Aujourd’hui, la partie 2 : La machine qui ose la symbiose.

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La MX-5 change et ne change pas, pour notre plus grand bonheur. À sa naissance, elle pesait 955 kilos. Un beau bébé. Au fil des générations, ses parents ont pris grand soin de ne pas lui infliger de surpoids de sorte que, aujourd’hui, la Miata de base à toit souple pèse exactement la même chose (la balance peut grimper jusqu’à 1170 kg en fonction du modèle et des options).

À une époque où tous les autres véhicules qui circulaient il y a 20 ou 30 ans se sont infailliblement alourdis, c’est un exploit. Mais non pas un hasard.

Parce que lorsque Mazda s’est décidée à faire revivre les roadsters britanniques à sa manière, elle l’a fait en couchant sur papier la recette qui comprendrait cinq principaux ingrédients : légèreté, propulsion, équilibre des masses, faible inertie en virage et prix abordable.

Depuis, le fabricant d’Hiroshima n’a jamais dévié de sa formule originale.

Mazda MX-5 2021, trois quarts avant
Mazda MX-5 2021, trois quarts avant | Photo : M.Crépault

Faire corps
La répartition 50-50 du poids de la MX-5 entre les deux essieux est quelque chose qui se ressent dès les premiers tours de volant. Ce bel équilibre s’installe sous nos fesses pour ne plus nous quitter. On se sent en harmonie avec la machine comme un surfer heureux de se tenir debout sur sa planche au milieu des vagues.

En fait, les Japonais, qui adorent les images et les symboles comme le prouve notamment leur passion pour les mangas, ont trouvé chez Mazda une expression qui embrasse le concept derrière la création de la MX-5 : Jinba ittai. Cela se traduit grosso modo par « individu et cheval ne faisant qu’un ».

Dans une traditionnelle épreuve de Yabusame, un archer vise une cible pendant qu’il galope à vive allure. Il peut réussir ce coup d’adresse parce que sa monture et lui sont en symbiose. Un effleurement du talon, un imperceptible serrement des cuisses et le cheval comprend la commande du cavalier. Une très belle analogie qui sied à la MX-5 comme un gant.

Je la conduis et je fais bloc avec la moindre impulsion que j’imprime à la direction. Les réactions sont immédiates. Impossible d’échapper aux bosses de nos routes mais le faible empattement, la rigidité de la structure et le juste équilibre des masses font qu’on collabore avec l’imperfection au lieu de lutter contre elle. Et si d’aventure on s’envole un peu, tout le monde décolle ensemble et tout le monde retombe sur ses pattes comme un chat.

Je le sais parce que je n’arrête pas de passer et repasser par-dessus les deux voies ferrées qui traversent le rang qui mène jusqu’à chez moi. Pas une, deux ! Avec n’importe quel autre véhicule, il est fortement conseiller de freiner avant d’attaquer ces monticules, surtout que l’un des deux semble avoir été dessiné par un exploitant de manèges à La Ronde.

La MX-5, devant le passage à niveau
La MX-5, devant le passage à niveau | Photo : M.Crépault

À bord de la MX-5, je fonce ! Sur la voie ferrée asphaltée correctement, le cabriolet en épouse les formes comme du silicone autour de l’évier de la cuisine. Sur l’autre, celle en forme de cratère lunaire, la Miata et moi bondissons dans la joie et la bonne humeur. Allez, on recommence !

Attention, je ne dis pas que ça ne brasse pas. Au contraire ! Roulez sur un chemin qui n’en finit plus d’être tout croche et vos vertèbres grimacent et veuillez fermer votre bouche pour ne pas perdre votre dentier.

Mais vous souffrez avec l’auto. Comme la fois où le cowboy interprété par Viggo Mortensen participe avec son cheval Hidalgo (le titre du film de 2004) à une course de 5 000 km dans un désert d’Arabie. La bête et le cavalier ne font qu’un tout au long de l’épreuve. Jinba ittai. Quand la MX-5 crapahute, dévie, saute, secoue, brasse et malaxe, vous restez unis et vous gardez le contrôle parce que vous êtes solidaires.

Pour une fois qu’un slogan de vendeur ne ment pas…

Mazda MX-5 2021, intérieur
Mazda MX-5 2021, intérieur | Photo : M.Crépault
Mazda MX-5 2021, intérieur, img. 2
Mazda MX-5 2021, intérieur, img. 2 | Photo : M.Crépault

La propulsion et rien d’autre
Je ne suis pas un expert de la drift (les dérapages contrôlés) mais ceux qui le sont affirment que la MX-5 leur permet d’exercer leur art avec de brillantes marges de manœuvre. La motricité arrière imputée au biplace s’ajoute au poids parfaitement réparti, à la faible garde au sol et au format de poche pour faciliter l’exécution de savantes glissades.

Pour les pilotes moins téméraires comme nous, la personnalité incisive de la MX-5 se laisse apprivoiser sans avoir à multiplier les dérobades du train arrière. Pour commencer, il suffit de tricoter le bras de vitesse de la boîte manuelle à six rapports pour éprouver une sensation rarissime, à mi-chemin entre la satisfaction et la béatitude.

Dans un premier temps, l’emplacement du court levier est parfait. Là où notre avant-bras se repose sur la console centrale, là où notre paume se pose tout naturellement, le pommeau est là, qui nous attendait. Ensuite, les passages des six vitesses sont serrés, très serrés. Tac-tac-tac. Il faut du rythme et de la régularité. Les coches sont si rapprochées qu’une poussée trop prononcée nous fait déborder sur le mauvais rapport.

Mazda MX-5 2021, levier de vitesse
Mazda MX-5 2021, levier de vitesse | Photo : M.Crépault

Mazda offre aussi une transmission automatique à 6 rapports avec palettes au volant pour s’amuser à débrayer du bout des doigts. Non seulement abat-elle de la belle besogne, elle ne coûte rien de plus si on la choisit au lieu de la manuelle. Un argument qui semble séduire puisque Chuck Reimer, responsable des communications sur les produits chez Mazda Canada, m’a appris que presque 70% des Québécois qui ont jusqu’ici acheté une MX-5 en 2021 ont préféré l’automatique (65% en 2020).

Des chiffres qui m’étonnent, je vous le confesse. Est-ce que l’art du changement des vitesses à la mitaine se perd ? Est-ce que conduire une Miata signifie surtout se la couler douce avec du soleil dans le cou ?

De mon côté, tout comme j’imagine mal une Margarita sans tequila, un père Noël sans barbe et le Canadien sans Carey Price, je ne peux dissocier la Miata de son extraordinaire boîte manuelle.

Fiche technique de Mazda MX-5 2021

Mazda MX-5
Mazda MX-5 | Photo : Mazda
Michel Crépault
Michel Crépault
Expert automobile
  • Plus de 45 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 12 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 190 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque