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Essai à long terme de l’Infiniti QX50 2020, partie 3 : c’est lui qui mène !

Infiniti QX50 2020 | Photo : M.Crépault
Le meilleur taux d'intérêt
Michel Crépault
Nous fouillons dans les recoins les plus profonds de la boîte à outils technologique du modèle

Auto123 fait l’essai à long-terme de l’Infiniti QX50 2020. Aujourd’hui, le troisième volet.

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Finalement, durant mes deux semaines de confinement en Nouvelle-Écosse, je n’ai pas appris par cœur le manuel du proprio de l’Infiniti QX50 2020. Une idée que j’avais avancé imprudemment dans le deuxième volet de mon essai du modèle. C’est essentiellement la faute à Netflix, Tou.tv, Crave, Disney+ & Cie. Mais je l’ai feuilleté. Assez d’ailleurs pour découvrir que rien que pour les aides à la conduite, le manuel leur consacre une centaine de pages ! Une douzaine de garde-fous électroniques qui veillent à notre sécurité.

Aucun que vous ne connaissiez pas déjà, comme le système de freinage d’urgence qui cherche à stopper le véhicule à notre place quand le capteur estime qu’un obstacle menace un peu trop notre espérance de vie (ou celle d’un piéton).

Grosso modo, cette ribambelle de technologies avertit, ralentit ou nous ramène au centre de la route mais ne termine jamais ces actions préventives sans compter sur le conducteur. C’est lui qui doit conclure le sauvetage. Un jour, il pourra continuer à roupiller ou à visionner un film. Mais tant que l’autonomie totale –de Niveau 5 – ne sera pas monnaie courante à la grandeur des réseaux routiers, les automobiles intelligentes comme le QX50 devront s’en remettre à l’humain pour couronner de succès leurs interventions.

Quand on calcule les effets combinés de toutes les béquilles du QX50, on se demande si elles n’ont pas été inventées pour permettre aux élèves qui ont échoué leur cours de conduite de circuler malgré tout.

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Infiniti QX50 2020, le volant et ses boutons
Infiniti QX50 2020, le volant et ses boutons | Photo : D.Boshouwers

Cette fameuse CVT
Je vous ai déjà parlé du moteur à taux de compression variable. Puisque l’un des principaux objectifs de cet engin nouveau genre est d’abaisser la consommation d’essence, il était normal que Nissan y associe une transmission à variation continue. Le constructeur est un pionnier de la CVT qui, justement, concourt à l’économie de carburant. Pour le meilleur et pour le pire.

Le meilleur ici demeure perfectible puisque, comme on l’a vu aussi, une moyenne de 10 litres aux 100 km sur l’autoroute ne me fera pas écrire que ce duo VC-Turbo et CVT signe une révolution.

Quant au pire, ça dépend de notre modulation de l’accélérateur. En y allant mollo, la fluidité berce les réactions de la transmission. Mais quand on écrase le métal, c’est comme si la CVT avait devant elle un tel choix de vitesses que l’embarras la fait hésiter.

L'Infiniti QX50 2020, devant le Musée de la pêche de l'Atlantique, à Lunenberg
L'Infiniti QX50 2020, devant le Musée de la pêche de l'Atlantique, à Lunenberg | Photo : M.Crépault

Et puis, il y a les sons. Dès le démarrage, un chant de guerre envahit la cabine. Surprenant. Stimulant. Qui rime avec les belles roues de 20 pouces. Par la magie des souvenirs, on se transporte à la belle époque de l’utilitaire EX35 de 2008, l’ancêtre du QX50 et le cousin du fascinant coupé G35 qui me fit écrire jadis qu’Infiniti n’avait jamais conçu quelque chose d’aussi amusant à piloter.

Fini le rêve
La réalité d’aujourd’hui ensuite nous rattrape. Comme c’est le cas avec toutes les CVT, des mugissements stridents accompagnent les montées en régime. Pendant que nos tympans grimacent, les plaisantes réminiscences s’effacent.

Bien entendu, le constructeur a cru pertinent de joindre à cette CVT des manettes de changement de rapports montées derrière le volant. Vous savez, pour faire semblant qu’on change les vitesses alors que, dans le fond, c’est l’ordinateur de l’auto qui, pour nous faire plaisir, modifie le mécanisme de la CVT en nous faisant « sauter » d’un plateau de vitesses à un autre au lieu de tout bonnement nous faire progresser sur l’infinité d’intervalles (de vitesses) qui caractérise une transmission à variation continue.

Oui, je ne vous le fais pas dire, un confinement vous amène à réfléchir sur un tas de trucs qui ont plus ou moins d’importance…

Cela dit, l’utilisation de ces palettes modifie pour le mieux le comportement acoustique du QX50 en offrant à notre ouïe des crescendos presque normaux.

L'Infiniti QX50 2020, devant la vieille prison de Lunenberg
L'Infiniti QX50 2020, devant la vieille prison de Lunenberg | Photo : M.Crépault

Elles raisonnent pour vous
À l’image des nombreuses aides à la conduite qui dotent le QX50 d’une forme de pensée, la traction et la direction ne veulent pas être en reste. Elles aussi se disent intelligentes !

Dans le cas de la motricité, ça veut dire que les roues arrière reçoivent jusqu’à 50% du couple quand les conditions routières l’exigent. Aucun Québécois qui ne se sauve pas de l’hiver en fuyant vers le Sud ne sera contre.  

Dans le cas de la direction adaptative, ça signifie qu’elle ajuste électriquement son comportement jusqu’à 1000 fois par seconde. Pensez-y : mille fois à la seconde ! Les ingénieurs affirment que c’est pour la rendre plus précise. Mais trop, on le sait, c’est comme parfois pas assez. Cet immense lobbying électronique pour influencer ma manière de conduire finit par me laisser entre les mains un volant dont le contact naturel avec la chaussée est sans cesse filtré. Ajoutez à ce tour de passe-passe que la direction s’efforce en plus de gommer les vibrations du chemin et on se retrouve avec une tenue de route artificielle à laquelle il vaut mieux subordonner ses velléités de pilote.

Dites-vous que c’est pour votre bien. Le QX50 2020 souhaite que vous relaxiez dans son habitacle tendu de cuir et de beaux accessoires. Contentez-vous de tenir légèrement le volant, il s’occupe du reste. Il vous permet même de temps à autre de jongler avec les nombreux écrans et réglages puisque ses radars, capteurs et caméras veillent sur vous. Mais au bout d’un certain temps, reportez quand même votre attention sur la route. Le manuel du propriétaire me l’a confirmé : c’est encore recommandé…

Couleurs d'automne...
Couleurs d'automne... | Photo : M.Crépault
Peggy's Cove
Peggy's Cove | Photo : M.Crépault
Un phare, et la mer
Un phare, et la mer | Photo : M.Crépault
L'Infiniti QX50 2020, un VUS endimanché
L'Infiniti QX50 2020, un VUS endimanché | Photo : M.Crépault
Michel Crépault
Michel Crépault
Expert automobile
  • Plus de 45 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 12 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 190 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque