Crac. Voilà un autre arbuste brisé. Le sable croule sous le poids des roues et le Ford Escape 2017 poursuit son chemin sans broncher. Déterminé à me rapprocher le plus possible de la rivière Athabaska qui sillonne le magnifique parc national de Jasper, en Alberta, j’emprunte un sentier qui n’en est pas vraiment un. Tandis que je m’éloigne de plus en plus du bitume, je commence à me demander si l’absence d’un différentiel verrouillable ou d’un système à 4 roues motrices avec gamme basse ne viendra pas me coincer ici, à des centaines de kilomètres de la dépanneuse la plus près.
Heureusement, ce n’est pas le cas. Une fois l’antipatinage désactivé, le rouage intégral du nouvel Escape me permet d’avancer sans trop patiner jusqu’au bord de la rivière. Bravo à Ford pour avoir fait en sorte que son utilitaire compact soit capable de s’aventurer au-delà de la jungle urbaine et de s’enfoncer dans la forêt canadienne. Ou suis-je trop optimiste de nature? Tant pis, ce n’est pas le moment de réfléchir à ça. J’en profite plutôt pour admirer la beauté du paysage tout autour, avec les cimes enneigées des hautes montagnes et quelques parcelles de soleil qui tentent de réchauffer l’air frais de la vallée.
Le Ford Escape maintient le cap
Toujours dans le coup après ces nombreuses années, le petit Ford Escape est maintenant appelé à jouer un plus grand rôle alors que les ventes de VUS et de multisegments compacts explosent, lui qui plait aux conducteurs recherchant confort et convivialité au quotidien à un prix abordable. Les compagnies qui désirent prospérer ou à tout le moins conserver leur clientèle doivent absolument refuser le statu quo et aller de l’avant, ce qui est le cas du Ford Escape 2017, dont la formule déjà éprouvée et très populaire a été largement modernisée.
Les changements, bien qu’importants, ne sont pas radicaux. La grande nouveauté sur le plan mécanique est un moteur EcoBoost de 1,5 litre, qui remplace l’ancien de 1,6 litre sans sacrifier beaucoup de puissance. Il génère 179 chevaux et 177 livres-pied de couple, ce qui le place entre le 4-cylindres atmosphérique de 2,5 litres offert de série (168 chevaux, 170 livres-pied) et l’EcoBoost de 2,0 litres au sommet de la gamme (245 chevaux, 275 livres-pied).
Chacun de ces moteurs s’accompagne d’une boîte automatique à 6 rapports; avec l’un ou l’autre des turbos, l’option de la transmission intégrale figure aussi au menu. Leur consommation d’essence, d’autre part, s’avère étonnamment similaire : oui, il y a un prix à payer à la pompe pour l’EcoBoost de 2,0 litres (10,6 L/100 km en ville, 8,0 L/100 km sur l’autoroute), mais l’écart entre les 3 moteurs n’est pas si grand.
Nouveau look et plus d’équipement
Le Ford Escape 2017 garde la même plateforme, mais couronne le tout d’une nouvelle carrosserie. Évidemment, certaines retouches sont plus évidentes que d’autres. Garés un à côté de l’autre, l’ancien et le nouveau modèle se distinguent assez facilement, surtout vus de l’avant. On remarque en effet un faciès d’allure plus moderne et plus agressive avec des blocs optiques plus détaillés.
Les modifications à l’intérieur du Ford Escape sont tout aussi significatives, mais plus intégrées. Notons par exemple le rangement accru et la meilleure disposition des commandes. En termes d’espace, on obtient encore 1 925 litres de chargement avec les dossiers arrière rabattus. Autrement, il est possible d’assoir confortablement 5 personnes.
Ford a toujours osé mettre le paquet côté technologie, même dans ses versions plus abordables, et l’Escape 2017 ne fait pas exception. Il s’agit d’ailleurs du premier modèle Ford à recevoir le tout nouveau système d’infodivertissement SYNC 3, compatible avec Android Auto et Apple CarPlay.
Bien que je ne raffole pas de ces derniers, je dois avouer que SYNC 3 simplifie beaucoup les choses au niveau du divertissement, de la communication et de la navigation ― rien à voir avec l’ancien système complexe et controversé. L’affichage plus clair et les menus plus faciles à déchiffrer attireront davantage d’acheteurs potentiels et donneront moins de maux de tête aux propriétaires.
L’orgie de gadgets ne s’arrête pas une fois votre téléphone intelligent synchronisé via Bluetooth. Ford propose pour 2017 une plus longue liste de dispositifs de sécurité dernier cri, dont un avertisseur de sortie de voie, une aide au maintien sur la voie (qui peut rediriger le véhicule au centre de la voie si nécessaire), un avertisseur de collision avant avec freinage automatique (intégré au régulateur de vitesse adaptatif) et même un détecteur de somnolence du conducteur. Tout ça peut s’ajouter au système de surveillance des angles morts déjà offert, élevant ainsi le Ford Escape au-dessus de quelques compétiteurs tels que le Toyota RAV4 et le Mazda CX-5 en termes de sécurité active.
Compétent sur toute la ligne
Certes, la majorité des conducteurs n’auront jamais besoin de tester les limites de leur Ford Escape 2017 et de sa transmission intégrale, encore moins sur les bords rocailleux d’une rivière au creux des bois, mais le temps que j’ai passé au volant de cet utilitaire entre Calgary et Jasper m’a permis de bien apprécier les multiples facettes de son potentiel.
Pour ceux qui se préoccupent de leur budget, la version de base à 25 099 $ se veut quand même très intéressante avec son solide moteur de 2,5 litres et son habitacle spacieux. Si vous êtes prêt à dépenser plus d’argent, vous bénéficierez du couple et des sprints inégalés du moteur EcoBoost.
À part les acheteurs de véhicules de luxe, je dirais bien que le Ford Escape 2017 a pensé à tout le monde. J’imagine difficilement comment il pourrait ne pas se classer parmi les 5 meilleurs utilitaires au Canada.
Essais routiers et évaluations
