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Cadillac ATS-V 2016 : essai routier

Cadillac ATS-V 2016 | Photo : V.Aubé
Le meilleur taux d'intérêt
Vincent Aubé
La BMW M3 enfin menacée?

« À force de persévérance, n’importe qui peut parvenir à déplacer une montagne ». Ce proverbe chinois illustre bien la situation qui préoccupe les différents joueurs de l’industrie inscrits dans le segment des berlines de luxe d’entrée de gamme. Et c’est encore plus juste en ce qui a trait à la BMW M3 qui domine cette catégorie depuis fort longtemps. La montagne à déplacer ici, c’est cette berline bavaroise indétrônable. 

Au fil des années, Lexus, Mercedes-Benz et même Audi se sont toutes essayées avec un succès relatif. Du côté américain, seule la division Cadillac pouvait oser s’attaquer à l’hégémonie imposée par la Série 3 athlétique. La CTS-V a su imposer son rythme sans toutefois menacer cette aura qui tourne autour de la M3. Depuis quelques mois néanmoins, Cadillac a ajouté un « V » à sa berline ATS taillée sur mesure pour rivaliser avec la berline allemande. 
La Cadillac ATS-V a-t-elle ce qu’il faut pour inquiéter la BMW M3? C’est ce que je suis allé constater pendant quelques jours passés derrière son volant.

Un message clair

Avec la berline ATS, Cadillac a décidé de prendre le taureau par les cornes. Terminé l’époque de l’« à-peu-près », la berline compacte du constructeur américain étant calquée sur les dimensions de la Série 3 de BMW. C’est le même constat avec l’ATS-V qui reproduit à quelques millimètres près le gabarit de la M3, une situation observée sur la plus récente Cadillac CTS fortement influencée par ce qui se fait de mieux en Europe.
Évidemment, l’ambiance très classique de la M3 n’est pas reconduite chez Cadillac qui, depuis la première CTS, adopte un design ciselé, une caractéristique amplifiée par la silhouette plus musclée de la version V. Par exemple, le bouclier avant hérite d’un parechoc plus aéré ainsi que d’une grille de calandre exclusive, celle-ci étant même surplombée d’une trappe d’air à l’extrémité du capot. 

Justement, ce dernier accueille cette ouverture nécessaire à la ventilation du compartiment moteur et puisque la berline prêtée pour cet essai était munie de l’ensemble optionnel fibre de carbone (un supplément de 5755 $), cette portion du capot est ornée du précieux matériel. Soyez rassurés, la somme astronomique exigée pour ajouter la fibre de carbone ne se limite pas seulement à un appliqué par-dessus le moteur. Non, la berline se voit entourée d’un ensemble de bas de caisse complet, celui-ci se terminant par un diffuseur fonctionnel à l’arrière. 
À l’arrière, l’ATS-V envoie un message clair aux amateurs qu’il s’agit d’une voiture de performance avec ses 4 tuyaux d’échappement. Finalement, les jantes de 18 pouces d’une largeur adéquate confirment le caractère spécial de cette Cadillac, idem pour le becquet logé au bout du coffre. 


Un habitacle à la hauteur?

Lorsque Cadillac a lancé la première CTS en 2003, les plastiques utilisés étaient de qualité moindre et l’assemblage laissait à désirer. Plus d’une décennie plus tard, la finition à bord des produits de la marque s’est grandement améliorée et c’est la même histoire à bord de la nouvelle rivale de la BMW M3. L’agencement entre les essences (cuir, aluminium brossé et fibre de carbone) est, je me dois de l’avouer, fort réussi. Si ce n’était de ce système de divertissement CUE qui oblige souvent le conducteur à quitter la route des yeux, la planche de bord serait louangée de toutes parts, mais malheureusement, ce détail agace encore au quotidien.
Mais bon, l’ATS-V a aussi été développée pour accrocher un large sourire au visage de son conducteur et à ce compte, la nouvelle berline de performance ne déçoit guère. La position de conduite est excellente, surtout avec ses sièges optionnels Recaro (un supplément de 2645 $ qui en vaut la peine) enveloppants à souhait, le volant étant lui aussi très agréable à tenir en main. Les palettes logées derrière celui-ci font toutefois bon marché, mais il s’agit d’un détail.


6 cylindres et 2 turbos

La BMW M3 est revenue à l’ancienne formule, le moteur retenu étant un 6-en-ligne biturbo développant 425 chevaux et 406 lb-pi de couple. De son côté, l’ATS-V gave son 6-cylindres de 2 turbocompresseurs également, mais ce bloc est en V. Le V6 américain l’emporte tout de même sur sa concurrente avec une puissance annoncée de 464 chevaux et un couple de 445 lb-pi. Notez cependant que la Cadillac accuse quelques kilos supplémentaires par rapport à la représentante de BMW.
Les puristes de performance pure seront déçus d’apprendre que la boîte de transmission optionnelle dans la Cadillac est une unité automatique à 8 rapports. Il n’est nullement question de transmission à double embrayage pour le moment. Pour une sensation plus authentique, il faut conserver la boîte manuelle à 6 rapports qui brillait par son absence lors de cet essai routier. Et puisqu’il s’agit d’une berline de performance, les seules roues motrices se trouvent derrière la banquette arrière.


Performante l’ATS-V?

Au démarrage, cette Cadillac ATS-V annonce ses couleurs, le V6 laissant entendre en vrombissement guttural. N’allez pas croire que cette sonorité est désagréable, loin de là même, le côté feutré de la marque étant préservé lorsque les fenêtres sont relevées. Dès les premiers coups de volant, on remarque la lourdeur dans la direction, une caractéristique qui peut être amplifiée via le bouton placé non loin du levier de vitesse, celui-ci étant également responsable de la vivacité de la mécanique ainsi que de la fermeté de la suspension magnétique. 
Chapeau aux ingénieurs pour avoir conservé l’aspect confort à cette berline sport. Je n’ai jamais ressenti d’inconfort durant mon essai. Bien entendu, les accélérations sont enivrantes, le V6 se faisant encore plus mélodieux à haut régime, la boîte de transmission étant quant à elle très rapide lorsque le pied droit en redemande. Malheureusement, le fait qu’il s’agit d’une automatique handicape quelque peu les rétrogradations, la réaction de la boîte n’étant pas aussi rapide que celle d’une unité à double embrayage. En matière de tenue de route, l’ATS-V impressionne, les pneumatiques collent au bitume, tandis que les freins Brembo mordent énergiquement à l’approche des virages serrés. 


Le prix maintenant

La nouvelle bombe de Cadillac est définitivement une rivale directe de la BMW M3. L’ingénierie derrière cette robe musclée est à la hauteur, malgré le détail de la boîte automatique ou même le système CUE. Reste maintenant à savoir si les consommateurs oseront se tourner vers un modèle fraîchement arrivé sur le marché. 
L’ATS-V n’a pas encore la notoriété de la BMW M3. Avec un prix de départ de 65 750 $ avant taxes et frais de livraison, la berline est une incroyable aubaine pour les performances obtenues. L’exemplaire qui nous était prêté affichait toutefois un prix un peu plus imposant. À 86 630 $ avant taxes, la berline américaine est soudainement moins accessible. Mais bon, dans cette catégorie, les acheteurs s’attendent à payer des montants de la sorte. 

 

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Photos :V.Aube
Photos de la Cadillac ATS-V 2016
Vincent Aubé
Vincent Aubé
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 60 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 200 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque