Je vous avertis, ça va faire mal. Si vous espériez lire une critique positive, je vous invite à retourner sur la page précédente et à choisir un autre essai routier.
Vous connaissez mon respect et mon admiration pour Honda, une compagnie fondée sur la qualité de l'ingénierie et l'astucieuse résolution de problèmes. Malheureusement, bon nombre de ses véhicules ces temps-ci (j'inclus ceux de sa division de luxe Acura) ne sont pas près d'atteindre leur véritable potentiel.
La nouvelle Acura TLX 2015, en particulier, aurait dû m'en mettre plein la vue et m’époustoufler sans même se forcer. Sa recette contient tous les bons ingrédients pour remporter des concours, mais je suis sorti de mon essai routier avec un goût des plus amers dans la bouche. Vous ne pouvez pas savoir à quel point j'étais content de la troquer pour une ILX Dynamic à 6 rapports!
La forme...
Affichant de bonnes dimensions, la TLX côtoie des berlines de luxe plus ou moins compactes comme la BMW Série 3, l'Audi A4 et l'Infiniti Q50. J'adore ses porte-à-faux courts qui la font paraître plus petite qu'elle l'est en réalité, de même que ses lignes conservatrices mais assez dynamiques qui incarnent l'élégance japonaise. Les fameux phares Jewel Eye d'Acura sont bien intégrés à l'avant et la calandre rapetissée ne choque plus.
La ligne de toit basse et fuyante de la TLX contribue à créer un look jeune, mais il faut faire attention : j'ai cogné ma tête à 4 reprises en entrant ou en sortant de la voiture. Pourtant, je ne suis pas si grand que ça. De mémoire, je n'ai jamais eu ce problème auparavant (ou ai-je subi une commotion qui brouille mes souvenirs?). Dans l'ensemble, l'Acura TLX 2015 a quand même fière allure.
... et la fonction
À l'intérieur, les designers se sont assurés que la TLX soit fonctionnelle. On retrouve la plus récente version du tableau de bord des modèles Acura et, à mes yeux, c'est réussi. Je me suis enfin habitué au système à 2 écrans, quoique certaines redondances continuent de me laisser perplexe.
Les sièges sont plutôt bons, fidèles au style d'Acura et ils rehaussent le cachet de l'habitacle lorsqu'on choisit du cuir parchemin ou espresso. Oui, la TLX est bien assemblée et bien finie, mais elle manque de couleur et de vie. Par ailleurs, 4 adultes peuvent y trouver confort. Je ne leur conseille toutefois pas d'apporter beaucoup de bagages, car le coffre n'est vraiment pas haut, rendant ses 405 litres d'espace utilitaire difficiles d'accès.
4 et 6
La tendance dans cette catégorie est encore d'offrir des moteurs à 4 et à 6 cylindres, souvent avec des turbocompresseurs. Ceux de l'Acura TLX 2015, en revanche, sont atmosphériques. Le plus petit, d'une cylindrée de 2,4 litres, génère 206 chevaux et 182 livres-pied de couple; le plus costaud, un V6 de 3,5 litres, développe 290 chevaux et 267 livres-pied de couple.
Mon exemplaire SH-AWD Elite misait sur ce dernier ainsi que sur le système de transmission intégrale bien connu d'Acura, qui peut varier le couple entre les roues pour assurer une meilleure motricité. Maintenant, il est 25 % plus léger et commandé hydrauliquement.
Sur la route, ce combo accomplit de très belles choses. J'aime la puissance du V6, surtout de 4 500 à 6 000 tours/minute. La TLX m'a bien surpris par sa force d'accélération chaque fois que j'enfonçais brusquement la pédale. Le rouage intégral, lui, s'avère aussi intelligent qu'efficace.
Le maudit 9
Sans contredit, la boîte automatique à 9 rapports de l'Acura TLX 2015 est ce qui m'énerve le plus chez elle. Le moteur à 4 cylindres a la chance de faire équipe avec une boîte à double embrayage à 8 rapports qui est nettement meilleure que plusieurs automatiques et à des années-lumière de cette fichue boîte à 9 rapports. D'ailleurs, je vous préviens : toutes les automatiques à 9 rapports sur le marché ne valent pas grand-chose. Toutes.
Si j'ai été surpris par la force d'accélération de la TLX, c'est parce que le délai entre le moment où l'on appuie sur la pédale et que la voiture obéit est tellement long que je perdais tout espoir de prendre mon élan 4 fois sur 5.
À une vitesse constante de 100 km/h, la boîte automatique de la TLX se case en 9e pour abaisser le régime du moteur et adoucir la conduite. Cependant, dès qu'on veut dépasser, elle doit rétrograder de plusieurs rapports (possiblement 6), car le V6 livre une meilleure performance à haut régime. Après cette descente du 9e au 3e rapport, il est trop tard pour tenter la manœuvre et la frustration s'empare de nous. Le pire, c'est que ça arrive même avec le mode Sport! En fait, je n'ai pas vraiment constaté de différence entre les modes Sport et Normal.
Il y a aussi SPORT+, qui garde le moteur à plus haut régime, retarde les changements de rapport et rend l'accélérateur excessivement sensible — super désagréable. Oui, on peut se servir des sélecteurs manuels au volant, mais il faut exécuter les mêmes pas de danse (9-8-7-6-5-4-3) lorsqu'on veut dépasser. De plus, lesdits sélecteurs ne sont pas tellement dociles, amplifiant le côté frustrant de cette boîte de vitesses. Ne me parlez surtout pas des boutons-poussoirs sur la console!
Le bon prix?
Le prix de base de l'Acura TLX 2015 (34 990 $) paraît intéressant, mais il ne l'est pas. Voyez-vous, pour 1 000 $ de plus, vous obtenez une BMW 320i; 3 000 $ de plus encore et vous avez une Audi A4 quattro. Quelque part entre les 2 se trouve l'explosive et sexy Infiniti Q50. Sur une location de 36 mois, la différence est minime.
À l'autre bout de l'échelle, la TLX SH-AWD Elite que j'ai essayée (45 990 $) est sur le même pied qu'une 328i xDrive et à 1 500 $ près d'une Q50 Sport TI. Une fois de plus, impossible de choisir Acura.
Bref, la TLX 2015 n'a pas des chiffres très avantageux et elle devient encore moins attrayante quand on l'essaie. Acura continue de me frustrer. On a ici une simple Honda Accord de luxe à 4 roues motrices.
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