• Le Grand Rallye Électrique organisé par la FQESR avec la participation de Porsche nous a fait traverser récemment plusieurs provinces à bord de la Taycan GTS tout électrique !
• L’événement consistait à démontrer que « voyager sur de longues distances en véhicule électrique est facile, accessible et surtout, très agréable ». Fut-ce le cas?
Il n’y pas si longtemps, parcourir de grandes distances à bord d’un véhicule électrique relevait de la lubie. Mais les avancées technologiques dans le développement des batteries et le déploiement du réseau d’infrastructures de recharge à travers le pays devraient contribuer à simplifier les déplacements. Ou du moins, rendre l’aventure moins périlleuse.
C’est ce que nous avons tenté de vérifier en prenant part au premier Grand Rallye Électrique qui a eu lieu du 18 au 24 septembre.
Mis sur pied par la Fondation québécoise d’éducation en sécurité routière (FQESR), et financé en partie par Ressources naturelles Canada, l’événement consistait à démontrer que « voyager sur de longues distances en véhicule électrique est facile, accessible et surtout, très agréable », selon Stéphane Pascalon, le directeur de projet électrification des transports de la FQESR.
En cinq jours, vingt-quatre participants, à bord de divers véhicules électriques, de la Chevrolet Bolt jusqu’au Ford Lightning 150, ont parcouru plus de 3 000 km et sillonné les routes de cinq provinces. Nous allions en couvrir quatre.
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L’envie du sport versus l’esprit compétitif
Auto123 a été invité à rejoindre les rangs de cet événement et vivre l’expérience au volant de la Porsche Taycan GTS 2022. J’aurais pu tirer profit des performances sportives qu’elle a à offrir, mais mon côté compétitif a pris le dessus. Au lieu d’exploiter les 509 chevaux mis à ma disposition, comme il se doit lorsqu’on a accès à une voiture estampillée au blason de Stuttgart, j’allais adapter ma conduite et découvrir comment optimiser ma consommation d’énergie.
Oui, je suis entrée dans un état d’esprit d’efficacité énergétique et rien n’allait m’en faire dévier.
J’ai pris part à l'aventure accompagnée d’un employé de Porsche Canada qui, quel hasard, conduit quotidiennement une Taycan. Il a pris très au sérieux son rôle dans la planification de l’itinéraire et des arrêts obligatoires pour faire le plein d’électrons, avec l’aide du navigateur et de l’application intégrée PlugShare, sur laquelle il pianotait à partir du troisième écran (optionnel) placé sur la planche de bord devant lui.
En plus d’offrir des informations pertinentes sur les stations situées dans un périmètre délimité par notre autonomie restante (disponibilité, puissance de charge), ces outils travaillent de concert pour préchauffer la batterie, afin qu’elle atteigne une température idéale (entre 30 et 35 degrés Celsius) en arrivant à destination et ainsi maximiser la charge.
Jour 1
C’est par un matin frisquet que nous avons quitté la ville d’Halifax. Dès que j’ai pris place dans l’habitacle, le moteur s’est emballé… silencieusement! Par souci d’économie d’énergie, nous avions désactivé le E-sound (offert en option), un son futuriste, généré à partir de fréquences prélevées à même le duo de moteurs électriques, qui ajoute au plaisir de conduire.
Avec 348 km en banque en conduite « Normal », nous allions en gagner une trentaine sélectionnant le mode « Range ». Nous avions bon espoir d’atteindre Charlottetown sans devoir faire un arrêt aux bornes avant d’embarquer sur le pont de la Confédération.
Ressources naturelles Canada (RNC) chiffre l’autonomie de la Taycan GTS à 396 km, en passant.
Nous allions découvrir assez rapidement que l’offre de recharge dans les Maritimes fait plutôt piètre figure comparativement à celle du Québec et de l’Ontario. Disons que dans les provinces de l’Atlantique, les propriétaires de Tesla possèdent un net avantage grâce à leur vaste réseau de Superchargers déployé à travers le pays.
Pour les autres, impossible de trouver une borne supérieure à 50 kW. Je n’ai donc pas eu le bonheur de faire le plein d’électrons à une vitesse fulgurante. Avec une capacité maximale de 270 kW, la Taycan peut passer d’une charge de 5 à 80 % en moins de 23 minutes, lorsqu’elle tire son jus d’une station de 350 kW.
Par ailleurs, notez que la voiture possède deux ports de charge pour une flexibilité accrue lors de la recharge à domicile, mais seul celui du côté passager combine les prises pour AC (niveau 2) et CC (niveau 3).
Des bornes rapides dites-vous?
Conséquemment, en raison de la limite de 50 kWh, nous avons donc dû attendre patiemment pour renflouer l’autonomie. Rarement avons-nous pu miser sur une pleine charge, nous limitant à l’autonomie nécessaire pour arriver à notre destination afin de gagner du temps. Nous profitions de l’occasion pour casser la croûte et suivre la progression en direct sur le cellulaire, via l’application Porsche. Après une heure et demie de repos et un gain de 338 km sur une borne de 50 kW, nous étions fins prêts à reprendre la route.
Seul équipage à compléter la première étape dans les délais, avec une consommation de 22,0 kWh/km, sous les chiffres publiés par RNC (25,42 kWh/100 km), nous avons terminé cette journée en première place.
Nous avions passé plus de 8 h 30 en cavale et cumulé 608 km au compteur. Bonne nouvelle, malgré la distance parcourue, aucune fatigue. Évidemment, le fait de profiter d’une Taycan n’y était pas étranger. Des sièges accueillants et un habitacle où le cuir et le carbone côtoient le Race-Tex, un faux suède au toucher des plus exquis développé par Porsche et utilisé dans le sport automobile, qui n’a rien de désagréable.
Puis, j’ai réalisé à quel point l’absence de vibrations et de bruits générés par un moteur à combustion, et le silence de roulement d’un véhicule électrique, accentué notamment par les vitres à doubles panneaux, pouvaient avoir des effets bénéfiques sur de longs trajets.
Jour 2
La deuxième journée, nous avons pris le large alors que le soleil se pointait le bout du nez, ayant chacun un vol à attraper en fin d’après-midi. 112 km d’autonomie, voilà tout ce que nous avions pour rejoindre une première borne, celles localisées à proximité étant déjà occupées par les autres participants qui étaient partis avant nous.
Notre objectif: la ville de Bathurst située à 80 km. L’ordinateur de bord nous indiquait que nous arriverions à destination avec 3 % de charge. Pour conserver notre énergie, nous avons même branché nos téléphones cellulaires sur un chargeur portable. En cours de route, ce fut au tour du régulateur de vitesse de passer en mode économie, en ajustant la vitesse de croisière à la baisse, alors que nous traversions un secteur où la température chutait de quelques degrés.
Finalement, nous avons atteint la borne de 50 kW aux couleurs de Énergie NB avec un maigre onze kilomètres restant. Après une recharge « rapide », nous avons emprunté la 180, une route secondaire qui s’étend sur plus de 140 km au cœur d’une région forestière. Un tronçon peu achalandé, tout indiqué pour tester la fougue de la Taycan. Mais, par soucis 1) de faire monter en flèche ma consommation quotidienne 2) de m’attirer les foudres de mon co-pilote et 3) de faucher un orignal, dont la saison de chasse venait à peine de débuter, j’ai dû freiner mes ardeurs et simplement apprécier sa tenue de route impeccable au gré des courbes, faisant honneur à son appellation de Grand Tourisme Sport.
Le reste de la journée fila à un rythme accéléré alors que s’était amorcé une course contre la montre pour arriver à temps pour nos vols. Toujours en action, le régulateur de vitesse s’adapta à merveille à la circulation qui s’intensifiait au fur et à mesure que nous approchions de l’aéroport. La deuxième étape s’est achèvée sans que nous franchissions la ligne d’arrivée. Deux autres journalistes se sont relayés pour terminer ce rallye sous l’égide de la Taycan.
Planification et patience, les prérequis pour voyager en VÉ
Voyager sur de longues distances en véhicule électrique requiert un minimum de planification et beaucoup de patience. Facile? Tout dépend de l’endroit où vous vous trouvez. Confortable et agréable? Absolument!
Sans être parfaite, la Porsche Taycan est sans doute le véhicule électrique qui s’approche le plus de l’être. Introduite en 2020, elle marque l’entrée du constructeur allemand dans l’ère de l’électrification. Respectant l’ADN de Stuttgart, cette berline, où le confort fait équipe avec la performance et la sportivité, marie la finesse de l’ingénierie allemande au plaisir de conduire.
Chaque rêve a son prix et celui-ci s’élève à 187 080 $, frais de transport et de préparation inclus.
Lancée en pleine pandémie, la Taycan a connu du succès dès ses débuts, alors que les premières unités au pays ont trouvé preneur avant même de débarquer en concession. Porsche a comptabilisé 844 exemplaires écoulées en 2020 et 732 l’année suivante.
Fait étonnant, à l’échelle mondiale, il s’est vendu plus de Taycan en 2021 que de 911, signe que les acheteurs férus de performance et de luxe sont prêts à entreprendre le virage électrique.
