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On revisite la Pontiac Laurentian 1960 : pure laine canadienne

Pontiac Laurentian 1960 | Photo : D.Rufiange
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Daniel Rufiange
En 1960, la sécurité était loin d’être une priorité pour les constructeurs automobiles, du moins si on s’en remet à la définition que l’on s’en fait aujourd’hui

Journaliste intrépide d’Auto123 Daniel Rufiange revisite la Pontiac Laurentian 1960, et en même temps retourne visiter sa toute première voiture ancienne

En 1960, un vent de changement soufflait sur l’Amérique. Aux États-Unis, la population portait au pouvoir un certain John F. Kennedy, un président qui allait marquer l’histoire, dans tous les sens du terme.

Dans le domaine automobile, sans le savoir, on s’apprêtait aussi à vivre une décennie déterminante. Déjà, vers la fin des années 50, de nouveaux modèles apparaissaient et présentaient des styles plus modernes. Les voitures étaient aussi caractérisées par des voies élargies, une assise plus basse, de meilleurs comportements routiers, etc. Bref, on passait à un autre niveau.  

En ce qui me concerne, je n’étais pas encore de ce monde en 1960 - j’allais apparaître quelque années plus tard. Conséquemment, la décennie 60 représente un petit quelque chose de spécial pour moi. Ajoutez à cela que lorsque je n’étais qu’un gamin, les modèles de cette décennie étaient encore très présents sur les routes. Conséquemment, ils m’ont toujours intéressé.

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| Photo : D.Rufiange

Effectuons maintenant un petit saut en 1999. Je viens de franchir la trentaine, j’ai un emploi stable et, enfin, j’ai quelques dollars en banque. C’est à ce moment que j’aperçois en bordure de la route une Pontiac 1960 avec une affiche à vendre. Pour vous faire une histoire courte, quelques jours plus tard, elle prenait le chemin de ma demeure. Au passage, je m’appauvrissais de 2500 $.

Ainsi, c’est une Pontiac 1960 qui a été ma première auto ancienne. Ce genre de voiture, c’est comme un premier amour ; ça ne s’oublie pas. J’y reviens un peu plus loin, mais avant, un peu d’histoire concernant ce modèle.

Une Canadienne pure laine
En 1960, le nom Pontiac était utilisé des deux côtés de la frontière, mais les voitures n’étaient pas les mêmes, sauf en apparence. La marque Pontiac possédait une tout autre image aux États-Unis. Là-bas, la bannière représentait le luxe, mais surtout la puissance. Ici, elle se caractérisait par son côté abordable et paisible. Les Pontiac canadiennes étaient même offertes avec peu d’équipement afin que leur prix soit alléchant. Par exemple, la servodirection pouvait être offerte en option.

| Photo : D.Rufiange

Les noms des modèles, aussi, étaient différents. La Pontiac que nous avons photographiée ne portait pas le même nom au pays de l’Oncle Sam. Là-bas, il s’agissait du modèle Catalina. Ici, on lui avait réservé le nom de Laurentian en référence au plateau laurentien.

Sous le capot, les mécaniques différaient. Les Américains avaient droit à des moteurs beaucoup plus puissants. Par exemple, le V8 qui animait les Pontiac 1960 américaines était d’une taille de 389 pouces cubes alors qu’ici, la Pontiac recevait, au mieux, le V8 de 348 pouces cubes de la Chevrolet Impala. Il y avait plus de mécaniques V6 proposées aux consommateurs canadiens, déjà plus réceptifs aux petites cylindrées.

Les Pontiac canadiennes étaient en fait des Chevrolet qui recevaient une carrosserie de Pontiac. Le cas de notre Laurentian est plutôt éloquent à ce chapitre. Il profite d’une base de Chevrolet, moins large que celle des Pontiac d’alors. D’ailleurs, observez l’espace entre les passages d’ailes et les roues ; ces dernières sont nettement plus en retrait de la carrosserie.

En réalité, le châssis typiquement Pontiac sur lequel repose la Catalina américaine était plus large. Cette approche était connue sous le nom de Wide Track à l’époque. Sur le modèle qui nous intéresse, les pneus reposent cinq pouces plus à l’extérieur que sur la version canadienne.

| Photo : D.Rufiange

Ma Parisienne
Dans le cas du modèle que j’ai eu en ma possession, il portait le nom de Parisienne ici, de Bonneville aux États-Unis. Il était identique à celui qui vous est présenté, sauf qu’il était vêtu d’une robe bleue quelque peu défraîchie.

À l’intérieur, même réalité avec une domination du bleu. Et, à l’instar de celui présenté, le mien était aussi équipé d’un 6-cylindres en ligne et d’une transmission automatique Power Glide.

Sur la route, ma Pontiac offrait un bon confort de roulement, mais ses qualités, lorsqu’on les compare à ce qui se fait aujourd’hui, s’arrêtent là. La banquette avant n’était pas des plus confortables et pendant au moins une année, j’ai cherché en vain des ceintures de sécurité chaque fois que je montais à bord. C’était une autre époque…

| Photo : D.Rufiange

Puis, une fois lancée, il fallait composer avec une direction qui n’avait pas encore été introduite au concept de précision. Conséquemment, la tenue de route était plutôt aléatoire, sans compter que sur l’autoroute, le vent n’avait jamais trop de difficulté à faire danser le modèle.

Et les freins ? À tambour, aux quatre roues. Ce fut d’ailleurs la première réparation apportée à la voiture après son acquisition. Pire, à partir du maître cylindre, on ne retrouvait qu’un seul conduit pour le liquide de frein ; une défaillance de ce dernier et c’est la catastrophe.

Néanmoins, chaque occasion était bonne pour prendre le volant de cette voiture. Aucun confort. Une radio à lampe. Un tableau de bord en métal prêt à vous fracasser le crâne. Un volant prêt à vous édenter. Et pourtant…

| Photo : D.Rufiange

Je ne peux pas dire que j’ai regretté la vente de cette voiture, comme ce fut le cas avec d’autres. Cependant, parce qu’elle fut ma première, j’ai un attachement envers ce modèle qu’on ne voit plus souvent sur nos routes.

En fait, il faut visiter des expositions de voitures anciennes pour en apercevoir. Et comme pour un premier amour, je reste toujours à l’affût.

Conclusion
En ce qui vous concerne, quel a été votre premier véhicule ou votre première voiture ancienne ?

Nous vivons aujourd’hui une période historique dans l’histoire de l’automobile avec la transition vers de nouvelles formes de motorisation et d’énergie. Qu’en sera-t-il des voitures à essence dans 10, 20 ou 50 ans ? Vos prédictions valent bien les nôtres.

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À travers tout cela, il ne faut pas oublier leur histoire et des modèles comme cette Pontiac 1960 sont là pour nous le rappeler… à condition qu’on prenne le temps de les (re)découvrir.

Modèle : Pontiac Laurentian

Production : 11 976 unités de ce modèle précis pour le Canada

Prix : 3060 $

Transport et préparation : 40 $

Moteur : 6 cylindres en ligne Strato Six de 261 pouces cubes (le plus gros 6 cylindres en Amérique du Nord à l’époque)

Date de production : 28 avril 1960

Transmission : automatique à 2 vitesses Power Glide

Puissance : 150 chevaux

Modèles similaires: Chevrolet Impala, Buick LeSabre, Oldsmobile 88, Plymouth Belvedere, Dodge Dart, Ford Galaxie. Ford Fairlane.

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Daniel Rufiange
Daniel Rufiange
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 75 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 250 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque