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Audi R8 5.2 2010 : essai routier

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Le meilleur taux d'intérêt
Justin Pritchard
La R8 maintenant plus belliqueuse et effroyablement rapide
Peut-être ironiquement, la R8 V10 reçoit de série une chaîne audio supérieure Bang & Olufsen. Une commodité ravissante qui risque fort bien de devenir la moins utilisée de la voiture!

Performances indiscrètes
Dès le départ, les effets sonores du dix cylindres se distinguent et convainquent davantage. Le murmure rauque au réveil du V8 se voit remplacé par un bourdonnement aigu, nerveux. Le V10 est moins tonitruant ou intense, mais il semble d’emblée plus hérissé et exotique.

Là où le V8 fait déferler des ondes de basse à travers l’échappement, la trame sonore du V10 se montre plus douce, plus mécanique et plus inspirante. Si le V8 s’apparente à une Harley Davidson, le V10, lui, correspond à une Ducati. Une Ducati qui hurle.

Mais les sons ne servent pas qu’au divertissement. Les 105 chevaux supplémentaires se traduisent par une force plus insistante sur toute la plage de révolutions, secondée par une explosion virulente entre 6 000 et 8 500 r/min. Le hurlement d’inspiration italienne à ces régimes vous fera perdre du sommeil, vous coupera le souffle et provoquera des torrents d’invectives.

À l’intérieur, un tachymètre indiquant un régime plus élevé est cerné de rouge, tout comme l’indicateur de vitesse plafonnant à 350 km/h.

L’expérience de la R8 V10 en pleine fougue s’exprime difficilement. Pensez à Chris Pronger qui vous plaque de plein fouet, pendant que Pavarotti chante directement dans votre oreille, et vous aurez plus ou moins une idée de l’excitation sensorielle en jeu. Les accélérations franchissent la limite de l’effrayant, et on recommande d’utiliser l’accélérateur avec extrême prudence.

Là où la R8 4.2 glisse doucement vers l’avant, la 5.2, elle, se rue carrément. Le deuxième rapport s’étire jusqu’à 125 km/h, et on déconseille fortement d’aller au bout du troisième rapport sur une route régie par une limite de vitesse. Un patrouilleur patientant inopportunément peut gâcher votre plaisir plus vite que Kanye West aux MTV Awards.

Plus impitoyable, mais toujours indulgente
La menace ne réside pas uniquement dans la vitesse de la R8 5.2. La puissance supplémentaire du V10 se transmet à la route par des pneus de la même taille que ceux du V8 : la bête est on ne peut plus fougueuse à la sortie des courbes. En effet, les courbes où on pourrait déchaîner la R8 4.2 provoquent chez la R8 5.2 des frétillements nous signalant l’approche des limites d’adhérence. Poussez plus loin, et ça risque de se corser.

La R8 4.2 était rapide et soudée à la route… mais pas intimidante. La 5.2 se révèle quelque peu moins indulgente et un peu plus sauvage lorsqu’on se sent courageux. Les choses se passent très vite ici, et il vous faudra une piste pour vous approcher, ne serait-ce qu’un peu, des limites de cette voiture.

Vous n’en avez pas à votre disposition? Pas grave. Comme sa petite sœur, la R8 V10 s’avère toujours docile au quotidien. Elle est peut-être plus raide et intense, mais ses performances impitoyables ne viennent pas gâcher les balades du dimanche. Les freins tout aussi écrasants, mais un peu plus puissants, et la tenue de route en conduite soutenue reste aussi nette et stable.

Si vous vous considérez comme un amateur inébranlable d’Audi et désirez garer cette bête alpha dans votre entrée, seuls 173 000 dollars vous en séparent.

photo:Justin Pritchard
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Justin Pritchard
Justin Pritchard
Expert automobile
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